La fille en or

Sophia dessine des B.D. mais elle a une autre grande passion, l'alchimie. Sa Sardaigne ensoleillée, qui sent bon le lentisque, la brise marine et l'enfance, elle la quitte pour Bologne, qui se révèle inopinément magique. Sophia se tance à la recherche d'un nouveau logement, ainsi que d'un éditeur pour ses planches, et peut-être même à la poursuite du secret de l'Elixir Philosophale. C'est Hermès qui va l'accompagner, un vieil ami de la famille, un drôle de personnage aussi, qui a toujours vécu en marge de ta société, concentré qu'il est sur la réussite du Grand Œuvre. La maison qu'il met à la disposition de Sophia cache un antre d'alchimiste, un laboratoire avec un four, des vases, des assiettes, des marmites, des pinces en tous genres, ainsi que des sachets de minéraux et deux mystérieuses boules, qui pourraient bien contenir ta fabuleuse poudre de projection pour obtenir l'or et l'argent. Sophia se lance alors dans un voyage initiatique, au cœur de l'été, depuis la luxuriante végétation méditerranéenne jusqu'à Bologne, Ferrare et Rome. Sa seule distraction sera un "nez anonyme", Rino, qui commence par la séduire avant de se laisser séduire à son tour. Suite à une série de rencontres bizarres et inquiétantes, Sophia fait son chemin dans la Grande Quête, qui laisse entrevoir en filigrane l'intention de Vanna Vinci de regarder en face les aspects les plus sombres de l'existence. Jamais comme dans cette histoire, en effet, Vanna Vinci n'a plongé autant au cœur de ses obsessions, révélant des âpretés inattendues, toujours dans son style élégant. Ainsi, réalité et magie se mêlent tout au long des pages de ce livre, parsemées des rêves alchimiques de Sophia, et, de la matière inerte, voilà que surgit lentement l'or de la vie.